2CV Club de Picardie - Desert Scorp' Team

Cette branche de l'association est destinée à réunir et supporter les adeptes des raids en 2CV vers toutes les destinations


Le Desert Scorp Team

Balade Maroc 2009 LPO (Le Pape Organisation)

Du 08 au 22 Mai 2009
Départ de Lacroix Pour Bernard, Françoise, David, Guillaume, Violaine et moi, le départ fut donné le 08 mai vers 08h00 du matin de Lacroix Saint Ouen.
Destination le sud de l'Espagne pour embarquer sur le bateau dès le 09 mai à minuit. Soit 2000km à faire en 40 heures.

Après quelques "réglages" opérés sur la route et des pauses bien méritées, nous arrivâmes au port d'Alméria ... les derniers ... mais à l'heure !

La traversée dura toute la nuit pour une arrivée au port de Mellila, enclave espagnole sur le sol marocain, le lendemain matin.
 
Le passage de la frontière fut relativement long, certainement à cause d'un examen médical approfondi obligatoire : nous avons tous partagé le même thermomètre (auriculaire) ce qui a tout de suite rapproché tout le monde...

Première panne Les formalités effectuées, nous prenons la direction de Midelt et 200km de route après le départ du port : la piste !
David est devant moi, le ton est donné !
17km après, je change une roue ... et offre le premier apéro ...
Le premier bivouac sur le plateau du Rekkam est bienvenu. N'ayant jamais fait de raid, je ne connais pas les limites de la voiture, ni les miennes et je stress à chaque bruit ou touchette du sabot ...

Départ le deuxième jour direction Jaffar. Violaine prend le volant. Ca va trop vite pour moi. Je suis perdu entre le GPS et le road book, je ne donne pas des instructions claires, et surtout, je n'ai pas l'habitude de regarder la route par les vitres latérales !
En effet, depuis le premier virage, Violaine a décidé de passer tous les virages en glisse... Je suis bluffé par son coup de volant, mais inquiet au point de lui transmettre (encore) mon stress.
Du coup, c'est l'erreur, et sur une case "trou !!" ça touche bien, puis sur une case "Marche !!!" tous les bagages changent de place dans la voiture... Refroidissant...
A tord, car on le comprendra après, qu'il en faut plus pour faire plier la Deuche !

Sur la route nous traversons la vallée du Ziz. Une oasis merveilleuse de plusieurs kilomètres !
En arrivant à Midelt, Françoise et Bernard nous présentent Aziz. Son apparente simplicité et gentillesse cachent un individu plein de ressources, super pointu sur le développement durable et les moyens d'amélioration de la vie pour les plus défavorisés. Nous parlons longuement de son association.
Nous passerons la soirée à l'auberge de Jaffar où après avoir refait l'allumage, nous profiterons de la soirée musicale animée.

Le lendemain matin, nous repassons chez Aziz récupérer la culasse de David sur laquelle un tourneur a greffé une bague pour cause de bougie volage.
Nous sommes invités à prendre le thé, et il est difficile pour nous de partir tant nous sommes bien...

couché de soleil au bivouac Allez, départ du troisième jour vers Merzouga. Il est presque midi et il y a 300km à faire...
170km après, le jour est pas mal avancé et la voiture de David décide de faire un caprice dans un oued... La nuit tombe et nous sommes content de nous retrouver à plusieurs : Evelyne, Loïc, Gillou, Yves, Françoise, Bernard, Violaine et moi. 
Allez, ce soir se sera bivouac dans les dunes et tant pis pour la soirée dégustation prévue.
Nous profiterons d'une table bien garnie, ferons la répétition de l'anniversaire de Gillou (pour être au point quelques jours plus tard) au son de l'accordéon, pour finir par dormir sous un ciel magique (la preuve, il bouge tout seul...).

Le quatrième jour, nous avons à parcourir les 110km restants, plus les 110km de piste prévus pour rejoindre l'oasis Mharech.
Entre les pistes rapides, les dunes, les bosses dites "noires", les villages abandonnés, les oueds, les premières parties de mou, etc. la journée est bien remplie et on s'amuse comme des fous. On rattrape des concurrents, tout va bien.

Et là, un truc inattendu : alors que la voiture de David, Loïc et la notre s'engagent dans un oued nous nous prenons un orage avec des gouttes grosses comme le pouce.
L'oued se transforme rapidement en patinoire de boue. La conduite passe du mode sable mou en conduite sur glace. Le niveau d'eau monte, et la buée fait son apparition dans l'habitacle.
On est coincé dans le lit d'une rivière et pour corser le tout, notre moteur fait des siennes. Pas moyen de prendre des tours et des ratés façon "j'vais pas tarder à vous lâcher".

La seule solution est de suivre les 2 points rouges devant qui doivent être les feux de Loïc. Là où il passe, je dois passer... oui, enfin, euh... c'est Loïc tout de même !
Pas le choix, faut sortir de l'oued. Alors on tire au cap !
Faire ça sur une piste, ça va, mais dans le lit d'une rivière, ça veut dire passer les "berges"... Un détail ... Ca saute, ça glisse, ça cogne, ça tape ... l'impression que la voiture va se disloquer et toujours pas de puissance ...  puis d'un seul coup, c'est plus soft.
La "route" est meilleure et la pluie s'arrête, mais pas les éclairs.
On se dirige vers les feux d'un 4X4 venu à notre rencontre.
Nous sommes surpris de constater que les 3 voitures sont là et roulantes.

Direction l'auberge. Encore un col et c'est bon.
Mais on passe dans du mou et je n'ai plus rien sous le pied droit. Je cale. Violaine pousse mais ne peut remonter à bord. Elle me crie d'avancer. Problème : pas de surface dure et je dois stopper seulement 500m plus loin.
C'est très long 500m en pleine montagne désertique avec les éclairs qui tombent autour...
Nous finissons le parcours. On apprendra ensuite que ceux qui ne se sont pas engagé dans l'oued ont pris la grêle. Certains ne dormiront pas à l'hôtel, d'autres arriveront plus tard dans la nuit.

  Milieu de nul part Cinquième jour, on file vers Kemkem. 72km : une promenade... Enfin presque... Y a un repère tous les 2 bornes !
Les cases s'enchaînent : "Mou !++", "roule ma poule", "cailloux", "Mou !!!", "cailloux saillants"... je commence à comprendre l'utilité d'un compresseur par rapport à une pompe à main... Descente de dune - Loïc En dehors de ça, les paysages sont grandioses. 
 Le "milieu de rien" porte bien son nom. C'est ça, se sentir tout petit !
Finalement, revoir les montagnes dans le lointain, c'est bien aussi...
On dort au pied d'une dune sur laquelle certains iront s'essayer. Impressionnant !

Sixième jour : que 50km ?!?! Il fatigue le Pétré ???
En haut "Dis Philippe, ça veut dire qui toutes ces cases en forme de marche qui montent ou descendent ?   Ah ! C'est bien des marches ! Et les 4x4 auront du mal ! D'accord ... C'est pas un peu long 50km ?"
Finalement, au moins, au "milieu de rien", il n'y a pas de montagne. C'est bien aussi le plat ! On n'est jamais content de son sort !
Sauf celui d'avoir choisi du Nankang. Aucune crevaison et pourtant c'est dingue de passer là. Mais arrivé en haut : ca valait le coup ! Quelle vue ! Dommage que l'on vienne d'exploser la bouteille d'apéro sur les cahots... on aurait bien fêté ça !
Encore un bivouac en tentes berbères à Mahmid, au milieu des dunes, musique, confortable, facile... le pied !

Dune  Septième jour :  on file vers le lac d'Iriki (vous remarquez, je ne parle plus km) ! 
Après du "mou", "dur", "mou-mou", "gros cailloux", "re-mou-mou", "ATT !!!" et "hors piste" (bref, entre 400g de pression et 2,5bars, toujours à la force des bras et par 40°C).
On joue au sable, on essaye de passer des dunes, on se tank les uns après les autres. Le pied.
Puis nous arrivons sur les bords du lac Iriki où il n'y a pas d'eau !

Irikiafond   Bein, non, c'est juste un truc plat de chez plat où le huitième jour, certains prendront jusque 115km/h GPS pendant une douzaine de bornes dans la poussière de celui qui précède.
Suivi d'un "broye-ta-bagnolle" sur pierre.
Même le plus dingue des ingé Citroën n'a pas pensé un test pareil.
On arrive à Foum-Zguid, cassé par le massage berbère offert par la piste, mais heureux ! Après le repas, direction de petits villages que nous traversons gentiment (sauf peut être la route en-cours de construction et un âne qui doit encore être dans l'arbre).
Et le soir ! Ouarzazate et plonger dans la piscine de l'hôtel ! Le pied !

  Le neuvième jour, le parcours de Ouarzazate à Marrakech sent déjà un peu la fin...
Le roadbook propose une option piste : Telouet. La première case dit "Dur-dur, mais beau-beau".
Telouet Détail : les 4X4 ne passent pas, ils sont trop gros pour attaquer la piste dans ce sens là. Ils seraient obligés de manœuvrer, et vu que la piste est à flanc de montagne...
Et c'est parti ! C'est génial : les deux gorges emprisonnent une rivière qui fait verdir le fond d'une  petite vallée de moins de 250m de large. Une sorte de paradis au milieu d'un enfer désertique.
Et puis ça commence à monter. On croise des 4x4 de touristes (dont des compiègnois), et là j'ai un doute :  "Dis, pourquoi tout le monde va dans l'autre sens ?". "Parce que dans l'autre sens, ça passe". "Bein, oui. J'te jure, moi et mes questions..."
Avec l'aide des locaux, on arrivera à monter, mais la limite de puissance de la deuche est atteinte !
Une pause pique-nique sur le bord de la rivière et c'est le départ vers Marrakech.

Arriver de nuit dans la circulation (particulière) de la ville est un choc après 9 jours de quasi-désert. Entrer sur la grande place est assez bizarre également, mais on est vite prit par une ambiance incroyable. Après le dîner et un tour dans les boutiques, nous rejoignons le camping (il est loin le bivouac sous la tente berbère...).

La dixième journée : 500km de route entre Marrakech et Asilah ! C'est long, y a des péages (un signe de civilisation ?) et le Maroc présente un tout autre visage ! Des tracteurs dans les champs, des quatre voies, des véhicules récents, des radars, etc.

Le onzième et dernier jour au Maroc : c'est le retour au bateau, sur le port de Ceuta.
Le côté folklorique de l'étape, avec un road book pas extrêmement détaillé, le parcours sinueux, et le délai pour arriver au port, puis les formalités douanières (tout le monde fait la queue au guichet 1/15  car c'est le seul ouvert. Mais c'est l'heure de la relève ! Tout s'arrête ! Puis c'est le guichet 12/15 qui ouvre. Ou comment réinventer : les premiers seront les derniers !), etc.
Tout cela nous empêche de tomber dans la mélancolie.

La traversée de l'Espagne fut longue, et nous fûmes accueillis par les organisateurs sur la nationale de Lit et Mixe pour fêter la fin de la balade Marco 2009 LPO.


Nous sommes revenus la tête pleine de souvenirs, de paysages et d'envies de repartir.
LPO et la formule balade était le meilleur choix pour nous qui n'avions jamais fait de raid.
Les bivouacs et la nourriture impeccables. Les 4x4 toujours présents et dispos.
Alors si vous avec l'envie de partir, n'hésitez plus : foncez !


Nous en profitons pour remercier toutes les personnes sans qui ce rêve n'aurait pas prit forme, et particulièrement la Guerin's family sur les 3 dernières générations, nos parents, la Ledoux's Motors Dream Team, le Gillou des Bois, Mister Philippe Pétré, et le roi de la meule, distingué de l'ordre de la clé de 14, grand aboyeur du poêle à bois, j'ai nommé Pika.


M'rick